Histoire du quartier ...


"Topographie historique de la ville de Châlons-sur-Marne" Louis Grignon 1889

Quartier Saint-Loup.

Nous entrons dans cette partie de la ville jadis appelée Terre du Rougnon (1107) ou Bourg du Roignon, Burgo de rooignum (1249), Ban des Clercs. in banno terre clericorum (1290), Ban Saint-Loup (1320) et aussi Ban du Chapitre banni seu terre virorum venerabilium decani et capituli (1295).

 

Le Chapitre exerçait en effet sur cette partie de la ville un droit absolu de juridiction ; il en était seigneur justicier haut, moyen et bas. Ce droit de seigneurie appartenait au Chapitre dès avant l'an 1155. Le territoire s'étendait du Châtelet à la porte Saint-Jacques et comprenait aussi les rues de l'Arquebuse et adjacentes aboutissant à la rue de la Grande-Etape.

La rue du Châtelet a toujours porté ce nom. Domum sitam invico qui dicitur castelleto (1248). Cependant il ne paraît pas avoir existé de construction importante sur ce point, et le nom de Châtelet semble avoir été, par ironie, appliqué aux maisons plus que modestes de la rue. Une mention ancienne nous renseigne à cet égard : « ung corps de petits louages, appelle le Chastellet, lesquels sont loués à plusieurs pauvres gens mendiants environ de 30 à 40 sols par an (1472). » On appelait également ce lieu les hautes Allemagnes (1594-1764).

Du Châtelet partent quelques ruelles aboutissant au boulevard. La première, qui est aujourd'hui considérée comme un prolongement de la Grande-Etape, en face de laquelle a été construite la salle d'asile Doulcet (1855), paraît avoir porté le nom de ruelle le Voytu (1502-1587).

Une ruelle transversale dont, nous ne connaissons pas le nom dans le passé est dite rue des Clercs. La suivante fut appelée Char- salée (1486-1587) et aussi ruelle du Petit-Cocher (1613).Depuis 1755 on la nomme du Mont-Calvaire. Celle qui vient ensuite a porté le nom de rue du Gélinier, c'est-à- dire du Poulailler (1505-1631). Elle fut ensuite appelée rue Ménillon (1650), ruelle Melais (1679) et enfin rue Mélinet (1755).

De la rue du Châtelet à la porte Saint-Jacques est la grande rue du quartier, jadis appelée des Boudées. Domum sitam in loco qui dicitur Boudées (1265).

Elle prit dans la suite le nom de rue Saint-Loup, à cause de l’église créée en 1245. Jusqu'à la fin du 18° siècle elle est indifféremment appelée des Boudées ou de Saint-Loup, nom qu'au XVe siècle on écrit quelquefois Saint-Leu (1460-1501).

 

Eglise Saint-Loup.

 Le seul monument remarquable existant dans cette rue est l'église Saint-Loup, dont la création fut ordonnée en 1245. Il n'existait dans ce quartier aucune église auparavant; le ban des Clercs faisait partie de la paroisse Notre-Dame. Cette église paraît avoir été d'abord construite d'une façon provisoire, n'ayant de définitif qu'une tour qui a subsisté jusqu'en 1886. C'est tout ce qui restait de la première église.

Le chœur et les transepts sont du XIVe siècle, les nefs du XVIe. Le nouveau portail, avec tour centrale, style XIVe, qui vient d'être édifié en remplacement de la façade disparate qui terminait la construction du côté ouest, fait de l'église Saint-Loup un des monuments les plus élégants de la ville et du meilleur style.

On y remarque à l'intérieur, une série de verrières peintes par Marquant-Vogel de Reims qui ne sont pas sans valeur, tant sous le rapport de la composition que du coloris, et aussi quelques bons tableaux notamment une Madeleine aux Anges de Simon Vouët et un triptyque du XVIe siècle attribué à Franck, peint sur bois, représentant l'Adoration des Mages, ouvrage d'une grande valeur.

Cette église eut jusqu'à la Révolution son cimetière longeant le bas-côté nord du monument.

Le presbytère fut situé pendant plusieurs siècles clans la rue Saint-Loup, presque en face de l'église. Dans le cours du 18e siècle, M. Vanner, curé de la paroisse fit l'acquisition d'une maison, rue des Parmentiers, pour être affectée à cet usage. Vendue pendant la Révolution, elle fut rachetée par M. l'abbé Becquey qui, à sa mort, en fit don à la paroisse; elle sert encore aujourd'hui de presbytère.

Les maisons ayant porté un titre sont assez rares dans la rue Saint-Loup. Nous citerons cependant :

  •  La maison des Prisons, ou des Ceps de justice, située devant l'église (1544).
  •  La maison de la Boucherie qui tenait à la précédente, où se trouvait l'étal de la boucherie du ban (1546-1559).   
  •  La maison du Sabot (1608).
  •  L'hôtel de l'Aignelet (1498), plus lard appelé la maison à la brebis, autrement la Champenoise (1571-1670).
  •  La maison le Beau-Père près l'église Saint-Loup (1472).
  •  La maison à l'Hermite (1472).
  •  La maison du Colombier, tenant à la ruelle des Savarins, dite Thibaut-des-Murs (1469-1676). En 1469 fut acheté « ung jardin auquel il y a ung colombier basti sur quatre poteaux de bois au ban des clercs à l'endroit de Thibaut-des-Murs, tenant à l'héritage des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, moyennant 30 livres tournois pour principal marché et 30 sols pour le vin ».
  • A côté était la grange des Templiers (1242-1427) 
  • En face est une cour dite aujourd'hui la cour Appert, maisons N° 37 à 53 de la rue, dont nous n'avons pu découvrir le nom dans le passé.
  • Et presque en face une autre cour que l'on nommait communément la cour des Chantrelles ou des Chanlattes (1824).

Enfin, nous devons citer deux ruelles conduisant au boulevard, l'une appelée rue Galace, dont nous ne trouvons pas le nom dans le passé, et la rue Gravissante, qui paraît être l'ancienne ruelle Malgarçon (1277-1521).

Du quartier Saint-Loup dépendent encore d'autres rues dites aujourd'hui : de l'Arquebuse, Parmentier, Abbé- Becquey, Traversière. On les désignait jadis sous le nom commun de ruelles Croisées (1472-1630), ce qui fait qu'il n'est pas toujours facile de se rendre compte de l'emplacement exact de certains immeubles désignés dans les contrats. D'autres noms qui leur étaient donnés ajoutent encore à cet embarras : la rue de l'Arquebuse était, depuis la rue Saint-Jacques, appelée du Picheron : in vico qui dicitur Picheron (1251), qui Picheronno dicitur (1260) ; mais dans sa partie haute elle prenait le nom de rue aux Buires (1454-1727). On l'a appelée aussi rue Dautel ou des Autelz (1399-1630).

La rue Traversière a porté les noms de rue Jean-Desère(1379), ruelle Jacquier (1521), rue de la Martellerie, autrement les ruelles Croisées (1606); elle portait le nom de rue Traversière dès 1755.

 La rue de l'Abbé- Becquey s'est appelée rue de la Sorre (1394) et aussi Dame-Rainard-de-la-Sorre (1387), puis rue de la Sorée (1541-1618). En 1545, elle ne se composait que de jardins fermés de haies. On la nomma ensuite ruelle Croisée (1755) et enfin de l’Abbé-Becquey (1868).

La rue Parmentier n'a rien de commun avec l'inventeur de la pomme de terre ; ce n'est pas là son nom véritable. C'était la rue des Parmentiers dès le XIIIe siècle : In terra clericorum in vico Parmentariorum (1252).

Dans la rue aux Buires était une maison dite des Trois-Boules (1606). Au Picheron, la maison de Garin le bel danseur : Garini dicti le biau denceor (1295); en 1538, cette maison était encore désignée sous le même nom.

C'est clans la rue du Picheron qu'en 1688 fut définitivement installé le jardin ou hôtel de l'Arquebuse. Si nous rappelons brièvement ici ses migrations successives, nous trouvons que, dans le cours du XV': siècle, il n'est encore question que d'arbalétriers ; l'arquebuse n'était pas inventée. Le 23 mai 1497, le conseil de ville, sur la requête des arbalétriers au nombre de cent vingt confrères de Saint-Sébastien, « mise sus depuis dix ans, qui l'ont dire une messe solennelle tous les ans aux Augustins et une tous les mois, qu'au Jard appartenant à la ville, ils ont bâti, du consentement des gouverneurs d'alors, une butte et audit lieu planté plusieurs plançons de saulx pour esfre à l'ombre et s'exercer à l'arc à la défense de ladite ville, ils demandent qu'on leur conserve l'usage dudit lieu et l'exercice de ladite confrérie », ce qui fut accordé pour dix ans. Faute de renseignements, nous perdons de vue les arbalétriers jusqu'au milieu du XVIe siècle, époque où une transformation importante s'était opérée dans l'armement. En 1553, la compagnie d'arquebusiers, placée sous le patronage de saint Georges, avait un jardin dans la rue Sainte-Croix, où ils faisaient leurs exercices. Toutefois l'exercice de l'arc ne fut pas absolument délaissé, et nous voyons les anciens confrères de Saint-Sébastien s'exercer à l'arbalète en un lieu dont nous avons parlé dans notre chapitre du quartier Saint-Jean.

 

Source: Gallica.bnf.fr
Source: Gallica.bnf.fr
Plan du quartier en 1885
Plan du quartier en 1885

Le saviez vous ?

Hier....dans l’temps…à Chaalon en Champaigne on avait déjà la « ROUTE DES ANGLAIS », à l’époque où la déviation n’existait pas.

Le trafic auto- routier (auto : voitures, caravanes / Routier : camionnettes, camions, convois exceptionnels) Reims -Vitry TOUT passait par l’Avenue du Gl Sarrail, communément appelée Route de Reims, puis la place de Verdun couramment appelée place Valmy, puis la rue SAINT LOUP, maintenant rue des Martyrs de la Résistance.

Tout ce trafic était à double sens et le stationnement était alterné par quinzaine.

Imaginez cela à aujourd’hui !!!

 

 

Les stations d’essence étaient nombreuses, à savoir :

En venant de Reims : les 2 stations en vis-à-vis, AZUR de Mr PRÉVOST qui traversait la route pour servir d’un coté ou de l’autre.  La station de Mr CHARAPOFF avec les bornes « double globes SATAM » à pompe manuelle…voisine de la station-service BP de Marc GUYOT ouverte en 1955...56…avec création du « cimetière de voitures » dit aussi « parc de casse » aujourd’hui Garage GUYOT (Franck PEUGEOT et Anthony CITROËN) puis on arrive à la station TOTAL de Mr …. En contre-bas se trouvait l’équarrissage…puis l’hôpital psychiatrique appelé « Ostende » et la station MOBILOIL de Mr VOISIN 22 route de Reims, puis appelée « Faubourg St Jacques » et en 1929 rue du Gl Sarrail, devenue par la suite la station SHELL de Mr MARTIN. (Aujourd’hui, boulangerie et pressing)

Bon à savoir aussi :  tout au début de cette route de Reims il y avait un réparateur de radiateurs (automobile/camion/tracteur/moissonneuse etc.) Mr Victor PERRET, toujours en activité à aujourd’hui avec Mr Dominique PERRET, 3eme génération, grand spécialiste radiateuriste.

Nous arrivons place de Verdun, encore une station : ESSO de Mr Robert CANDIART avec comme pompiste Mr Badara, bien connu et aimé des vieux châlonnais que nous sommes (Badara était son prénom et venait du Sénégal sous la bienveillance de Mr Jean LAFORÊT).

La place de Verdun était tout en PRIORITÉ À DROITE, il n’y avait pas de feux tricolores pour gérer la circulation.

En quittant la place on s’engageait directement dans la rue Saint Loup (rue des Martyrs de la Résistance) en laissant la priorité à ceux qui venaient de la rue Léon Bourgeois.

Un bureau de poste était à l’angle de la rue Saint Loup et la rue de l’Abbé Henriet, aussitôt il y avait la station ELF du SPORTING GARAGE concession PEUGEOT de Mr NACAM …puis Alain GIRAUDIE crée AUTO PNEUS MARCHÉ « APM » (aujourd’hui immeuble LES CANTATES).

À quelque mètres …le garage de Marc GUYOT ouvert en 1938 rue du Général Ferry, arrive au 16 TER rue St Loup en 1941 et devient « spécialiste SIMCA » comme indiqué sur la façade. Marc GUYOT était sur tous les fronts pour faire les dépannages de jour comme de nuit avec son Dodge ou sa Jeep, les passagers Anglais étaient nombreux. Le garage GUYOT est transféré 170 Avenue du Gl Sarrail en 1970, en février 1972 nait le garage Guy POIRET et représente la marque LEYLAND puis appelée AUSTIN …TRIUMPH …ROVER… jusqu’en 1985 ; anecdote : un passager anglais arrive « je suis médecin et ma voiture est malade ! » moment très sympathique, on lui soigne son véhicule, part en vacances, repasse nous voir pour nous dire que tout va bien qu’il rentre en Angleterre et nous y convie, et bien nous y sommes allés, ce fut un accueil royal.

 En 1985 le garage est transféré Fg St Antoine.

Au 24, un carrossier Mr COUSINAT.

À la place de l’actuel immeuble LAFORÊT était un autre garage agent Renault Mr Robert Galas avec une station-service ANTAR. Pour info, on retrouvait une autre station (encore) place des Ursulines Mr SIOT également garagiste, traversons le quinconce St Jean, rue Louis Grignon dernière station-service

Mr PIGNY.

  Représentez-vous à aujourd’hui le trafic que ce serait sans la déviation……

Je ne vous ai parlé que des stations-service Il faudrait que je vous parle des commerces sur ce même parcourt : boulangeries, épiceries, etc.   Il n’y avait pas de grandes surfaces, « tout le monde se connaissait et ça c’était bon pour tout le monde. »

 

BONNE ROUTE ! et BONNES VACANCES !   

 

Nicole